Famine, chômage, crise économique… Les plaies du coronavirus

Les effets du Covid-19 ne se limitent pas au bilan sanitaire. L’ONU alerte sur les risque de famine, l’OIT (Organisation Internationale du Travail) craint le pire pour les travailleurs, le pétrole n’a plus de valeur. Récit d’une catastrophe annoncée.

Catastrophe sanitaire aux dimensions planétaires, la pandémie de coronavirus a des répercussions majeures et pourrait en 2020 faire connaître au monde une «catastrophe humanitaire», a prévenu le 21 avril, l’Organisation des Nations Unies. Avec, selon un décompte de l’AFP, plus de 2,5 millions de personnes malades (le nombre de contaminés est supposé bien supérieur), la pandémie a déjà fait au moins 172 000 morts, placé en confinement six personnes sur dix et entraîné des répercussions économiques potentiellement dévastatrices. Le Programme alimentaire mondial de l’ONU (PAM) a prévenu le 21 avril que le Covid-19 risquait de provoquer en 2020 un doublement du nombre de personnes au bord de la famine, induisant une «catastrophe humanitaire mondiale». «Le nombre de personnes souffrant gravement de la faim pourrait doubler en raison de la pandémie de Covid-19, atteignant alors plus de 250 millions d’ici la fin de 2020», en raison de l’impact économique causé par la maladie, a averti cette agence de l’ONU.

Symbole des bouleversements économiques inédits provoqués par la pandémie, le prix du baril de pétrole américain est passé le 20 avril en territoire négatif, atteignant les moins 38 dollars, avant de repasser au-dessus de zéro à la clôture le 21 avril. Le ralentissement général des économies mondiales dû à la pandémie, avec les voitures aux garages et de nombreuses usines à l’arrêt, a provoqué une surabondance de pétrole qui a forcé les courtiers en or noir à payer pour se débarrasser de barils qu’ils s’étaient engagés à acheter. Pour les États-Unis, devenus premier producteur de pétrole mais dont les coûts d’extraction sont élevés, cet effondrement historique menace l’ensemble du secteur et a conduit le président Donald Trump à demander à son administration de mettre sur pied un plan de sauvegarde. Pertes massives L’Organisation internationale du travail (OIT) a quant à elle prévenu le 21 avril : «La crise du Covid-19 a un effet dévastateur sur les travailleurs et les employeurs», à travers «des pertes massives, sur la production et les emplois dans l’ensemble des secteurs». «Le monde du travail traverse la pire crise internationale depuis la Seconde Guerre mondiale», a affirmé Alette Van Leur, directrice des politiques sectorielles de l’OIT. «L’impact économique de la pandémie sera probablement grave et durable».

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